Les Pyrénéens se retrouvent au carrefour de l’agriculture Pyrénéenne
Renommée à juste titre le « carrefour de l’agriculture pyrénéennes », l’Assemblée Générale de l’ACAP fut l’occasion cette année pour les élus des chambres d’agriculture de travailler sur des propositions pour l’agriculture pyrénéenne dans le cadre de la future programmation.
« Les Pyrénées sont un lieu de vie et d’action » revendique Philippe Lacube, Président de l’ACAP. La rencontre annuelle des acteurs de l’agriculture pyrénéennes s’est tenue ce mardi 9 juillet sur les pentes de la station de Hautacam dans les Hautes-Pyrénées. Les participants ont travaillé sur des propositions concrètes pour l’accompagnement de l’agriculture de montagne de demain. Dans son livre blanc pour l’ambition de l’agriculture pyrénéenne, l’ACAP a formulé une vingtaine de proposition.
« La dynamique existe dans nos vallées. Malgré un contexte difficile, on croit au potentiel d’innovation et de création chez les Pyrénéens. nous devons travailler sur un nouveau plan de soutien au pastoralisme » résume Philippe Lacube.
Vu de l’Union européenne, le prorata est un objet non identifié
L’ACAP a pesé sur les politiques publiques, notamment lors de la dernière réforme de la PAC de 2015 avec la reconnaissance des surfaces peu productives. La prochaine programmation ne débutera probablement pas avant le 1er janvier 2022. Mais le travail de lobbying doit déjà commencer car le maintien de l’éligibilité des surfaces peu productives n’est pas acquis. « Ces surfaces sont remises en cause. Nous devons re-travailler pour leur reconnaissance. Ce sera un gros chantier » regrette Philippe Lacube. L’administration, par son représentant Guillaume Randriamampita, chef de service agriculture à la Direction régionale de l’Agriculture (DRAAF) Occitanie, confirme que les discussions de l’UE ne sont pas favorables aux surfaces pastorales. « Vu de l’UE, le prorata est un objet non identifié » surenchérit un représentant de la DDT.
Le contexte de la nouvelle PAC sera difficile, avec une basse du budget annoncée. L’ACAP doit construire des propositions pour l’agriculture pyrénéenne. L’association fédère les 6 départements du massif, recoupant deux régions (Nouvelle Aquitaine et Occitanie).
« Nos pratiques d’éleveurs de montagne liées à l’herbe, hier obsolètes, sont maintenant innovantes »
Le livre blanc est une opportunité pour présenter la vision du massif. Les idées recueillies vont renforcer les propositions. Les participants ont travaillé sur différentes thématiques comme le renouvellement des exploitations, le foncier, les filières territorialisées, les aménités de l’agriculture de montagne ou la valorisation du pastoralisme collectif. « Ça illustre notre volonté de travailler en partenariat sur le massif. C’est un vrai projet collectif » se réjouit le Président de l’ACAP. « Le pastoralisme est issu de nos exploitations agricoles qui font des choix économiques, de vie. Nos pratiques d’éleveurs de montagne liées à l’herbe, hier obsolètes, sont maintenant innovantes. L’innovation n’est pas que le numérique, ce sont aussi des pratiques » poursuit-il. Le collectif est une caractéristiques de l’agriculture pastorale pyrénéenne. La force du collectif doit servir à construire les projets de demain. « C’est un moteur de développement de nos territoires résume Emmanuel Lecomte, directeur des Chambres d’agriculture des Hautes-Pyrénées et de l’Ariège. La reconnaissance doit être aussi dans la valorisation des produites. La valeur ajoutée dégagée sur les territoires doit assurer un revenu aux exploitations. « On doit vivre décemment de notre métier, les primes ne doivent être que le socle de notre revenu » affirme Philippe Lacube.
Une des propositions du groupe de discussion serait de travailler sur une marque parapluie faisant référence aux Pyrénées. « L’agriculture de montagne est à l’amont de la filière. Elle doit s’intégrer dans toute l’économique de montagne. Nous devons en faire des produits de référence » conclut Brice Blonder, Préfet des Hautes-Pyrénées.